Kawi Bawi Bo est l'équivalent Coréen de notre Pierre-feuille-ciseaux. En Corée, il est utilisé pour toutes les situations possibles: déterminer qui mettra la table, prendra sa douche en premier ou aura le dernier mot tout simplement. Un moyen de régler rapidement des "conflits" minimes. J'ai choisi ce titre aussi bien pour sa sonorité que sa signification que je trouve rigolote. Fascinée par la culture Sud Coréenne, j'ai ouvert ce blog pour y parler de tout et surtout de rien: maquillage, cuisine, mode, détente, questions existentielles (ou pas!)... Bonne visite!

lundi 19 décembre 2011

1ère séance : I'm a cyborg but that's Ok.

Mon amour pour la Corée du Sud a commencé par une addiction aux dramas. Etant une grande amatrice de cinéma, je me suis ensuite naturellement intéressée à la culture cinématographique de ce pays. Et quelle découverte! Je me suis donc dit que cela pourrait vous intéresser aussi de découvrir des films et une culture différente. Dîtes-moi si cela vous intéresse, histoire que j'en face une rubrique permanente de mon blog ou pas! :)

싸이보그지만 괜찮아 aka. I'm a cyborg but that's Ok.


Fiche technique:


Pays: Corée du sud
Année: 2006 (2007 Fr)
Réalisation: Park Chan Wook
Scénario: Jung Seo Gyeong / Park Chan Wook
Durée: 1h45
Compagnie: Moho Films


Acteurs: Lim Su Jeong - Bi (Rain) - Choi Hye Jin - Kim Byung Ok - Oh Dal Su - Lee Yong Nyeo - Yoo Ho Jeong ...

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______Argument: Une jeune femme travaillant dans une fabrique d'appareils radio, entend des voix et s'ouvre les veines pour y insérer des fils électroniques et se brancher à une antenne radio. Mais cette jeune fille, Young Goon (Lim Su Jeong) pense qu'elle est un cyborg de combat. Elle n'est pas psychotique, comme elle le dit elle-même: "Je ne suis pas une malade mentale: je suis un cyborg". Sauf que son avis n'est pas partagé par le reste de la communauté et Young Goon finit par attérir dans un hôpital psychiatrique. Internée, elle ne mange rien (sauf si l'on considère que "recharger ses batteries avec des piles" soit une forme de nourriture) et elle parle aux objets inanimés. Surtout aux machines. Elle attire l'attention d'Il Soon (Rain), un autre patient qui pense qu'il peut voler les âmes des autres et prendre leurs caractéristiques physiques. Le but d'Il Soon sera alors d'amener Young Goon à manger autre chose que de l'énergie.

______Récompenses:•Meilleur Scénario - Festival du film de Catalogne - 2007
________________•Meilleur long métrage - Festival du nouveau cinéma de Montréal - 2007
________________•Meilleur film fantastique international (mention spéciale) - Fantasporto - 2008
________________•Récompense Alfred Bauer - Festival de Berlin - 2007
________________•Baek Sang Film - Cérémonie des Baek Sang Arts - 2007

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______Sortie de séance: Par où commencer? Par le fait que Park Chan Wook frappe encore très fort? Ou que les acteurs délivrent une interprétation plus qu'excellente? Ou encore le fait que dans le genre "je véhicule un message plus profond que le fait de se raccorder à une radio c'est pas bon pour la santé mais qu'il faut réfléchir pour trouver le message" ce film est parfait?
Bref, des questions parmi d'autres qui incitent à regarder ce film, non? Non, toujours pas convaincus?
Alors, poussons un peu plus loin: le film vaut rien que pour sa scène introductive, où une Lim Su Jeong méconnaissable nous offre un monologue incroyable. Il faut rire ou s'inquiéter? Peut-être les deux. Parce qu'à part ce petit "détail", Yong Goon est une jeune femme très gentille et sociable au demeurant. Et il est bien évident que le sujet de la maladie mentale n'est qu'un "prétexte" au scénario et un moyen de faire passer le message du réalisateur. Il n'est cela dit en aucun cas traité de manière moqueuse ou condescendante. Park Chan Wook en prend toute la mesure et n'y ajoute aucun jugement. Il se contente de filmer comme un témoin ce côté de notre société. Le film peut mettre en lumière le fait que ne sont pas les plus malades ceux que l'on croit au départ. Et la question est: qui, que ou quoi croire? Puisqu'au final, les ouvrières de l'usine du début du film, travaillent à la chaîne, comme des robots. Alors qui est "normal" et qui ne l'est pas?
De plus, les acteurs sont merveilleusement justes. Aucune exagération dans leurs rôles de malades mentaux ce qui est vraiment agréable. Un malade mental n'est pas forcément quelqu'un de violent ou en train de faire des grimaces tout le temps. Ce sont ces nuances que Park Chan Wook nous fait la grâce d'apporter. Et quand je dis les acteurs, je parle bien évidemment de Lim Su Jeong, qui ayant perdu plusieurs kilos pour arriver jusqu'à 39 toute mouillée, nous offre un jeu très touchant et sobre dans la mesure du possible (je l'avais adorée dans Sorry, I love you, et dans ...ING); de Bi aussi qui m'a vraiment étonnée (oui, parce que moi Full House bah je suis vraiment pas fan. xD), comme quoi bien dirigé il est vraiment bon. Mais je parle aussi de tous les acteurs secondaires, tous excellents que ce soit la grand-mère de Yong Goon (qui se prenait elle pour une souris, on comprend l'héritage génétique), sa mère, le juge ou le personnel de l'hôpital. Et bien évidemment les scènes entre les autres patients de l'hôpital sont savoureuses.
Pour ceux qui ont vu d'autres films de Park Chan Wook, tel que sa trilogie sur la vengeance, I'm a cyborg peut être un changement inattendu, et vous vous demanderez peut-être quelle mouche a piqué le réalisateur. Un film à voir, que ce soit pour sa beauté d'image et de réalisation, son jeu d'acteur, ou son scénario.

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Il est disponible en France que ce soit dans les grandes enseignes du genre Fnac, ou même dans les magasins spécialisés. Il est aussi disponible, ici, mais vosta, puisqu'il a été licencié en France.